Dit autrement :
Toutes les explications, le pourquoi, le comment, sont dans mes livres et dans mes affiches pédagogiques.
Je m’écarte sur quelques points :
Il n’y a pas en soi de mauvaise pratique culturale. Pourquoi ? Car il existe différents types de sol. Il faut impérativement que les pratiques soient adaptées au type de sol. Sinon l’humus ne pourra pas se former, et assurer la fertilité du sol.
En agriculture biologique, en agroécologie, en maraîchage sol vivant (MSV), je vois que la culture sur bâche est une pratique culturale unanimement utilisée. Cela n’est pas sérieux, mais résulte d’une volonté d’obtenir dès la première année de culture une importante production. Et par la suite cela est censé éviter le désherbage et l’irrigation.
Chacun fait ce qu’il veut, bien sûr ! Mais il faut savoir que l’uniformisation des pratiques culturales est une cause centrale de la mauvaise qualité des récoltes en agriculture conventionnelle.
L’agriculture bio est à la mode. Bien des personnes, comme moi en 2012, changent de vie pour " retourner à la terre ". Et l’on voit partout fleurir des "jardin de ceci, jardin de cela". Toutefois, avec plus d’un hectare et plus de 100m² de serre, une entreprise agricole n’est plus un jardin. Les gens qui s’installent en AB montent en général entre 1500 et 2000 m² de tunnel. Cela implique nécessairement une automatisation du travail (de l’irrigation, du semis, de la plantation, de la récolte). Cela, il faut le dire au client. Mais peu de maraîchers le font, car cette forme-là d’agriculture bio ne se distingue presque plus de l’agriculture conventionnelle. Elle ne fait pas vendre. Ce qui fait vendre, c’est " le légume du jardin ".
Avec plus d’un hectare et un ou deux milles mètre carré de serre, le maraîcher n’a plus le temps de faire du compost par exemple.
Sachez aussi que maintenant, en 2023, de plus en plus de serres industrielles utilisent aussi des substrats organiques, abandonnant les engrais liquides et la culture sur laine de roche. En terme de qualité, on se rapproche du bio. Dit autrement, le bio perd lentement mais sûrement sa raison d’être pour toutes les cultures sous serre.
C’est pour cela que le jardin, le vrai jardin agroécologique avec ses cultures, sa prairie, son verger ses haies, demeure le garant de la qualité supérieure des légumes et des fruits.
Tout est permis, bien sûr, mais je milite pour la juste information des clients. Les forages, les cultures sur bâche, l’utilisation d’hybrides F1, les serres gigantesques, nuisent à la bonne image de l'AB. Nuisent à la confiance que l’on accorde à l’AB.