Définition générale de l'agroécologie

  • Pas de grosses machines. L’être humain est la mesure de toutes choses !
  • Des espèces locales, donc des cultures majoritairement en plein champ.
  • Couverture permanente du sol : cultures denses, ou paillage ou mulch. Après culture  : couverture avec des engrais verts (semis août-septembre). Pour les cultures finissant en octobre, la terre est recouverte de tonte (ou copeaux ou BRF) et de foin. De janvier à fin mars, les planches de cultures sont mises sous bâche, pour aider la décomposition de l’engrais vert et éviter la levée des adventices.
  • Combinaison de trois zones : un espace cultivé (le jardin), un espace peu cultivé (verger, petits fruits), un espace très peu manié (prairie, haies, fossés).
  • Pas d'utilisation de fumier ou d'aucun autre intrant
  • Pas de bêchage ou autre forme de retournement du sol
  • Des "zones-tampons" où on laisse la Nature s'exprimer
  • Un jardinier gère au maximum un hectare
  • Pas de vente à des grossistes, à des industriels : c'est une agriculture artisanale, en vente directe.

Dit autrement :

  • Pas de pesticide, pas d'hybrides, pas d'OGM, pas d'engrais
  • Semis, plantation, paillage et récolte manuels
  • Amendements de compost, cendre, purin d'ortie et consoude
  • Compost produit sur place

 Toutes les explications, le pourquoi, le comment, sont dans mes livres et dans mes affiches pédagogiques.

L’agroécologie dans mon jardin

Je m’écarte sur quelques points :

  • J’utilise des fertilisants organiques sous forme de granulés. Ce sont des granulés de matière séchée et compactée de coques de cacao, de tourteau de soja, de déchets d’abattoirs. J’utilise aussi de la corne broyée. Je produis dans le jardin environ 5 m³ de compost par an. Mais le compost n’est pas assez riche pour les cultures, même "pur". Par des tests de culture en bac, j’ai pu constater que mon compost ne permet pas de faire pousser des plants de tomates ou de courges par exemple. Dans mon jardin, l’utilité du compost est son effet aérateur et allégeur du sol. Ma terre étant très argileuse, cet effet est important. J’épands le compost à raison d’une brouette pour 13m² environ.
  • Je fais un important travail du sol au printemps, avec un motoculteur. Ma terre très argileuse me l’impose. Durant l’hiver, les pluies la font saturer en eau. En séchant au printemps, elle devient totalement compact. Les fraisiers, par exemple, meurent au printemps, car leurs racines sont asphyxiées. Si je travaille la terre au printemps, à la bonne date, quand elle est ni trop engorgée ni déjà trop sèche, je lui donne alors une bonne structure grumeleuse, qu’elle gardera toute la saison.

Les mauvaises pratiques culturales

Il n’y a pas en soi de mauvaise pratique culturale. Pourquoi ? Car il existe différents types de sol. Il faut impérativement que les pratiques soient adaptées au type de sol. Sinon l’humus ne pourra pas se former, et assurer la fertilité du sol.

En agriculture biologique, en agroécologie, en maraîchage sol vivant (MSV), je vois que la culture sur bâche est une pratique culturale unanimement utilisée. Cela n’est pas sérieux, mais résulte d’une volonté d’obtenir dès la première année de culture une importante production. Et par la suite cela est censé éviter le désherbage et l’irrigation.

Chacun fait ce qu’il veut, bien sûr ! Mais il faut savoir que l’uniformisation des pratiques culturales est une cause centrale de la mauvaise qualité des récoltes en agriculture conventionnelle.

Les impostures

L’agriculture bio est à la mode. Bien des personnes, comme moi en 2012, changent de vie pour " retourner à la terre ". Et l’on voit partout fleurir des "jardin de ceci, jardin de cela". Toutefois, avec plus d’un hectare et plus de 100m² de serre, une entreprise agricole n’est plus un jardin. Les gens qui s’installent en AB montent en général entre 1500 et 2000 m² de tunnel. Cela implique nécessairement une automatisation du travail (de l’irrigation, du semis, de la plantation, de la récolte). Cela, il faut le dire au client. Mais peu de maraîchers le font, car cette forme-là d’agriculture bio ne se distingue presque plus de l’agriculture conventionnelle. Elle ne fait pas vendre. Ce qui fait vendre, c’est " le légume du jardin ".

Avec plus d’un hectare et un ou deux milles mètre carré de serre, le maraîcher n’a plus le temps de faire du compost par exemple.

Sachez aussi que maintenant, en 2023, de plus en plus de serres industrielles utilisent aussi des substrats organiques, abandonnant les engrais liquides et la culture sur laine de roche. En terme de qualité, on se rapproche du bio. Dit autrement, le bio perd lentement mais sûrement sa raison d’être pour toutes les cultures sous serre.

C’est pour cela que le jardin, le vrai jardin agroécologique avec ses cultures, sa prairie, son verger ses haies, demeure le garant de la qualité supérieure des légumes et des fruits.

Tout est permis, bien sûr, mais je milite pour la juste information des clients. Les forages, les cultures sur bâche, l’utilisation d’hybrides F1, les serres gigantesques, nuisent à la bonne image de l'AB. Nuisent à la confiance que l’on accorde à l’AB.

Benoît R. SOREL, JARDINIER-ÉCRIVAIN

 27 Route de Graignes, 50620 Saint jean de Daye. Contact : benuaso.rel@gmail.com

Lieux et horaires de vente

De MAI à mi-OCTOBRE, ainsi que pour Noël et le Nouvel An :

- marché de Carentan,  chaque lundi, 8h30 - 12h30

- ATTENTION : je ne fais plus de vente sur place !